Mon père Jean-Louis au cours des années 1970 a eu le privilège d’être identifié et nommé à titre de contremaître au sein d’une organisation manufacturière de plus de 100 employés. À cette époque être contremaître de plus de 20 employés était une forte reconnaissance et octroyait une réputation enviable.

Mal lui en fut… Jean-Louis n’avait ni l’ADN, ni les habilités professionnelles pour être un gestionnaire. Il était avant tout un excellent sinon le meilleur soudeur de son entreprise.

Le support de professionnels à cette époque était inexistant et même s’il l’avait été le simple fait d’en faire la demande aurait été interprété comme étant d’être un gestionnaire incompétent …ou en d’autres mots un imposteur!

Le seul gain qui guidait mon père à cette époque d’être contremaître se résumait aux quelques dollars additionnels qu’il recevait lors du jour de paie.

Le coût de jouir du statut de contremaître lorsque nos attributs personnels, habilités, connaissances sont défaillantes est insoupçonné :

• Motivation au travail à la baisse
• Appréciation mitigée de ses pairs et employés
• Appréciation négative par son employeur
• Mal-être personnel profond
• Relation amoureuse caustique
• Relation inexistante avec son fils unique 
• Alcoolisme afin de survivre aux exigences d’être gestionnaire à titre de contremaître.

Jean-Louis est décédé à l’âge de 44 ans d’une mort naturelle…j’ose espérer que si Le Gestionnariste avait existé à cette époque nous aurions pu réfléchir à ses motivations profondes pour un poste de gestionnaire, ses enjeux personnels, ses acquis relativement aux habilités associées aux différents savoir intrinsèques à la fonction de gestionnaire.

Je lui aurais tendu une main bienveillante pour qu’il puisse par lui-même reprendre pied et de redevenir bien plus de ce qu’il était… un soudeur et un homme exceptionnel!

Malheureusement, Le Gestionnariste …n’existait pas!